Cap sur l’interculturel et la réappropriation de nos racines
Le master M2i est par nature interculturel, que ce soit par les enseignements dispensés ou la diversité de ses étudiants.
Ce mois-ci nous avons décidé de mettre l’interculturalité de notre master à l’honneur à travers les portraits de sept de nos camarades. Tous bercés depuis le plus jeune âge dans une bi-culture, Sami, Kenza, Wiame, Cristine, Anaëlle, Gloria et Elena nous parlent de leur vie. Ils ont choisi le Master M2i pour consolider leur attrait pour les langues et la rencontre des cultures.
Multiculturalité: Diversité culturelle. Caractéristique d’un projet, d’une personne, d’un groupe qui mélange différentes cultures.
Exemple : La multiculturalité d’une société est une richesse qui permet de considérer un même phénomène à travers différentes approches.
Le master peut compter sur ses étudiants du monde, qui viennent d’Argentine, de Colombie, du Portugal ou encore de Russie. Mais également sur ses étudiants français qui, bien qu’ayant grandi en France, ont pratiquement tous des cultures et traditions différentes dans leur foyer.
Nous sommes dans un master trilingue, il est vrai que nos étudiants maîtrisent tous au moins trois langues. Mais pour ces étudiants, la multiculturalité ne s’arrête pas sur les bancs de l’amphithéâtre. Bien au contraire. Pour la majorité d’entre eux, le français n’est pas la langue officielle à la maison. Chez eux on parle arabe, grec, lingala, créole et même des dialectes tels que le darija (dialecte du Maroc) ou le teochew (dialecte de l’Est de la Chine).
Si l’interculturalité est au cœur du master et de cet article, c’est bien car elle permet de mieux se connaître et s’insérer dans le monde qui nous entoure. S’il y a bien une chose que le Culture Map d’Erin Meyer nous a appris, c’est qu’il est important de savoir s’adapter à son interlocuteur. Savoir s’adapter est une chose, mais perdre sa propre essence en est une autre.
Dans le cas des étudiants que nous avons interrogés, la plupart sont français de première ou deuxième génération. Cela veut dire que ce sont leurs parents ou grand-parents qui ont immigré en France il y a quelques décennies. Cela peut paraître bien lointain. Et pourtant en à peine deux générations, les langues commencent à se perdre, les traditions s’oublient. Pour beaucoup d’étudiants, lorsqu’on leur demande s’ils parlent la langue de leurs parents, la réponse est souvent la même : “je la comprends mais je ne parle pas [bien]”. Comme quand on a des parents qui sont venus de Guinée-Bissau mais que l’on ne parle pas soi-même le créole bissau-guinéen. La raison est que depuis petits, lorsqu’on leur parle, ils se sont habitués à répondre en français. On remarque une certaine corrélation entre la perte de la langue et la rupture avec sa culture et les traditions.
Interculturalité: L’interculturalité est l’ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes, générées par des rencontres ou des confrontations, qualifiées d’interculturelles. Impliquant des échanges réciproques, elle est fondée sur le dialogue, le respect mutuel et le souci de préserver l’identité culturelle de chacun.
Bien qu’elles soient des notions soeurs, la multiculturalité est plus une juxtaposition de culture pour laquelle on essaye pas forcément de comprendre l’autre culture. Alors que pour l’interculturalité les cultures se rencontrent et se croisent sans jamais prendre le dessus sur l’autre.
Ce mélange de cultures a cependant ses limites comme nous avons pu le voir. Il est important de chérir nos cultures respectives. Mais il faut apprendre à jongler entre elles afin que l’une ne prenne pas le dessus sur l’autre. Dans un contexte de mondialisation et d’éloignement de nos racines, la reconquête de nos cultures est au cœur de nos échanges. Alors encourageons les échanges et accueillons nos traditions à bras ouverts !
Cet article a été rédigé par :
Victoria Gomes
Rédactrice en chef
(M2 M2i 2022-2023)